• La Femme du tigre & Black Mamba Boy

    On avait promis qu'on vous reparlerait très vite, plus en détails, de certains premiers romans de la rentrée. Promesse tenue - mais pourquoi de ces deux titres en particulier ?
    Parce que, à moins d'un revirement aussi inattendu que spectaculaire, les médias n'en parleront pas, ou peu.
    Parce qu'ils sont écrits en langue anglaise par deux jeunes femmes (moins de trente ans), talentueuses, originaires pour l'une des Balkans, pour l'autre de Somalie, et que leurs romans se déroulent dans ces contrées qu'on n'a pas forcément l'habitude de découvrir comme décors romanesques.
    Parce que toutes deux sont de formidables raconteuses d'histoires, et que leur style a du souffle et de l'allant.

    La Femme du tigre, de Tea Obreht (éditions Calmann-Lévy)

    La Femme du tigre, de Tea ObrehtRésumé de l'éditeur :
    Dans un pays des Balkans qui se remet douloureusement d’un siècle de guerres, Natalia, jeune médecin, est venue vacciner les pensionnaires d’un orphelinat. Autour d’elle, tout n’est que superstitions. Les épidémies seraient des malédictions, les morts, des forces vives. Ces croyances absurdes, Natalia les rattache aux contes que lui a transmis son grand-père. Lorsqu’elle était enfant, toutes les semaines, il l’emmenait au zoo et lui lisait des passages du Livre de la jungle, dont il ne se séparait jamais. Plus tard, il lui raconta ses rencontres avec l’homme-qui-ne-mourra-pas, un vagabond soi-disant immortel.

    Quant à l’histoire la plus extraordinaire, celle du tigre, de la sourde-muette et du petit garçon de neuf ans, il l’avait gardée pour lui. Un mystère plus douloureux, plus intime, vient alors s’ajouter au faisceau des légendes. En cherchant à l’élucider, Natalia comprendra les errements des générations passées, et les travers de la sienne.

    La Femme du tigre fait partie de ces romans magiques qui nous emportent dans des contrées lointaines, tout en nous faisant réfléchir aux errements du passé. Mais plutôt que d'aborder frontalement les massacres et les déchirements ethniques, Téa Obreht prend le parti de l'onirisme et de l'imaginaire. Et c'est une franche réussite.

    Black Mamba Boy, de Nadifa Mohamed (éditions Phébus)

    La Femme du tigre & Black Mamba BoyRésumé de l'éditeur :
    Ce premier roman de Nadifa Mohamed débute à Aden, au Yémen, en 1935. Il retrace la vie mouvementée de Jama, un enfant des rues dont le père a disparu peu après la naissance et dont la mère lui jure qu’il est né sous une bonne étoile. À la mort de celle-ci, Jama part à la recherche de son géniteur. Ce périple rendu incandescent par la croyance en une terre promise, lui fait traverser l’Abyssinie, la Somalie, l’Érythrée, le Soudan, l’Égypte et la Palestine. Mais chaque frontière franchie se révèle source de déception. Les décennies passent, les empires coloniaux s’effondrent, le monde change, cependant Jama l’aventurier demeure un laissé-pour-compte, malgré le serpent tatoué sur son bras, le fameux mamba noir.

    Black Mamba Boy est peut-être plus épique, mais en tout cas il s'avère tout aussi envoûtant. La quête de son père disparu par un enfant des rues, dans l'Afrique ravagée par la guerre que se livrent, de 1936 à 1947, l'Angleterre et l'Italie par colonies interposées, suscite chez l'auteur des descriptions inoubliables.

    Deux merveilleuses petites pépites, à découvrir sans tarder !

    Conseillé par Géraldine H.

    La Femme du tigre, de Tea Obreht
    Ed. Calmann-Lévy
    ISBN 978-2-7021-4246-2
    332 p., 20,50€

    Black Mamba Boy, de Nadifa Mohamed
    Ed. Phébus
    ISBN 978-2-7529-0459-1
    288 p., 21€


    Tags Tags : , , , , , , , , , , , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :